Alors déjà , pour se mettre dans l'ambiance:
Bon, en fait je suis pas sûr que la musique colle très bien avec l'ambiance du moment, mais bon... Toujours est-il qu'on est enfin allés sur le volcan ce weekend!
Alors c'est vrai que du coup, la musique qui devrait coller le mieux, c'est plutôt ça:
Mais bon, ça imposerait d'aimer Julien Clerc... donc on va se contenter de l'impression lunaire que ça donne de se balader sur le volcan.
Bon, j'espère que les photos suffiront à vous faire comprendre ce sentiment. En gros, l'idée c'est qu'on marche sur des cailloux (qui sont d'ailleurs très bizarres), qu'il n'y a aucune végétation et aucun animal (à part des randonneurs). Si, on peut aussi ajouter le fait que je n'ai jamais entendu un silence aussi profond que là -haut, ce qui est même un peu flippant. Du coup, pour se mettre dans le contexte, la meilleure chose à faire, c'est quand même de ne pas écouter ces musiques, et encore moins Julien Clerc.
Sinon, j'ai même eu un petit souvenir ému de mes cours de SVT de collège, pendant lesquels on nous parlait d'un volcanà La Réunion, dans les DOM-TOM. Si j'avais su à l'époque que je finirai par marcher dessus...
Voilà pour la séquence émotions, maintenant, c'est parti pour la petite visite guidée.
Après une traverée de la Normandie... Si, moi je suis convaincu que ça ressemblait à la Normandie. Bon, apparemment c'est pas le cas des gens qui considèrent que la Normandie c'est "leur fief". Toujours est-il qu'il y avait des vaches, de l'herbe, des nuages, et une petite route de campagne, ce qui pour moi est suffisant pour caractériser la Normandie.
Donc, après une traversée de la Normandie, et un passage au dessus des nuages, puis après avoir passé une petite crête, on arrive sur ça:
La Plaine des Sables. Et là , on ne comprend déjà plus ce qui se passe. D'un seul coup, la végétation a disparu, et on voit qu'on va devoir traverser le désert avant de pouvoir aller au volcan.
Bon, finalement, c'était pas trop difficile à traverser (en voiture), à part que la route est pleine de trous.
Notre organisation à la con, et surtout les 9 minutes de retard du premier bus, nous ont permis de commencer la balade bien plus tard que prévu. C'est donc vers midi et demi que nous nous mettons en branle pour aller jusqu'au cratère, heure à laquelle on ne fait que croiser des gens dans l'autre sens, qui ne comprennent pas trop ce qu'on fait là.
Petite pause géologie pour vous expliquer ce qu'on a traversé.
Le Piton de la Fournaise, d'une altitude de 2 623 mètres, est le seul volcan actif de La Réunion. C'est d'ailleurs le seul volcan actif de l'archipel des Mascareignes, qui comprend La Réunion, Maurice et Rodrigues, et quelques petites îles à la con, toutes formées par le même point chaud, mais quand même relativement éloignées (quoi que, il paraît qu'on peut voir Maurice du haut du Piton des Neiges par temps clair, ce qui n'arrive j'imagine pas souvent).
Au niveau de sa structure, le Piton est constitué d'un dôme, au milieu d'une zone d'affaissement assez plate qu'on appelle l'enclos. La plupart des coulées de lave ont lieu à l'intérieur de l'enclos. En gros, c'est une zone entourée de parois verticales (ou presque). Ca fait un peu comme un grand mur en U tout autours d'une plaine sur une zone de plusieurs kilomètres, et du côté de la mer, ça fait un peu comme une cassure, et ça continue en pente jusqu'à la mer. Et donc au milieu de la plaine, il y a un gros tas qu'on appelle "cratère Dolomieu". Dans lEnclos, on retrouve pas mal de petits cratères par ci par là .
Une chose est sûre, contrairement à ce que vous diront tous les jeunes Allemands que vous croiserez là -bas, l'Enclos n'est pas un ancien cratère, mais bien une zone d'affaissement.
Alors le début de la balade se situe en haut de l'enclos. On se gare là, et on a un joli point de vue sur l'Enclos.
La première chose qu'on voit en descendant, c'est un petit cratère: le Formica Leo.
Au bout d'un moment, on avance, on avance, et on finit même par marcher dessus.
Frau und Herr Hegewald spazieren gehen / Monsieur et Madame Hegewald se promènent.
L'étape suivante, c'est la chapelle Rosemond, un espèce de gros tas dégoulinant, sur lequel se passent des scènes romantiques incroyables.
"Mais quelle est cette charmante créature sur ce gros tas de merde?" se dit l'Allemand.
Roméo: "Voilà l'Orient, et Juliette est le soleil !"
Au choix, ça peut évoquer du tissus, ou de la meringue de tarte au citron meringuée. Enfin, libre à vous d'interprêter ça comme vous voulez.
Bon, c'est bien joli de faire des romans photos, mais on n'est pas là pour déconner, alors on continue à marcher, et on continue à voir des trucs plus ou moins bizarres. On traverse des coulées de lave plus ou moins récentes, de textures et de couleurs d'une diversité incroyable...
...on est contents...
... on aime la vie...
... même en traversant le Mordor, ce qui n'est pourtant pas forcément très joyeux.
On kiffe voir la côté par une petite fenêtre dans les nuages.
On avance encore...
On se rapproche de plus en plus du cratère. Ca pue.
Pour vous mettre dans le contexte, je vous conseille maintenant de manger un oeuf pourri (bon, en fait, ça sent un peu par moment, mais c'est pas à ce point là , j'exagère...).
Au premier plan, de la lave, au deuxième plan, un petit cratère, au troisième plan, la plaine de l'Enclos, au quatrième plan, les murs de l'enclos, au cinquième plan, des nuages, au sixième plan, l'Océan Indien, au septième plan, le ciel. Pis c'est tout...
Des cailloux qui en jettent.
Et un gros trou au milieu de la montagne: le cratère Dolomieu.
Alors manque de bol, on ne peut plus faire le tour du cratère depuis la dernière éruption, donc on était bien orientés pour prendre des photos en contre-jour.
Des petites fumées à l'odeur sympathique.
La ligne à ne pas dépasser sous peine de risque de tomber dans le trou. Là j'ai envie de dire oups...
Bon, bah une fois en haut, on est redescendus.
Un arbre ambitieux.
Et au bout d'un moment, il commençait à êre un peu tard, et le soleil commençait à passer derrière l'Enclos.
On avait un peu l'impression de marcher sur de la bouse de vache fossilisée.
Derniers rayons de soleil sur le cratère.
On finit de sortir de l'Enclos pendant qu'il commence à faire de plus en plus sombre. Et arrivés en haut, on a le droit à un coucher de soleil de la mort qui tue, avec plus un seul nuage sur l'île, et une vue de taré sur le Piton des Neiges.
Le Piton des Neiges.
Et là , on se dit que la Réunion, c'est quand même mieux que Saclay pour faire son stage.
Et maintenant... bah on se dit qu'on aurait du dormir un peu plus depuis une semaine, mais on n'a pas le temps, et on se prépare pour aller à Mafate quelques jours. Parce que le boulot, c'est bien rigolo, mais faire le pont du mercredi au dimanche, c'est mieux!
Et tout ça ne fait pas avancer mon rapport de stage...