Marre du bus: trop cher, trop lent... c'est encore en stop qu'on a décidé de traverser l'île pour rejoindre Cilaos et le départ du sentier du Piton des Neiges samedi matin. Partis à 4, on a eu la chance de tomber sur un gars un peu trop gentil qui a fait un détour d'une cinquantaine de kilomètres aller-retour pour nous (enfin c'est toujours mieux que les chômeurs qui veulent te donner de l'argent, ce qui m'est déjà arrivé et m'a obligé à bien ruser pour refuser). Résultat, on s'est retrouvés à Saint-Louis plus tôt qu'on aurait pu le croire. De là, à peine 2 minutes de stop, et deux fourgons de livraison qui montent faire le ravitaillement à Cilaos nous emmènent pour une tournée des buvettes jusqu'à notre destination, ce qui nous a permis de faire un petit ravitaillement, et d'acheter un poulet grillé au barbecue pour le déjeuner. Si ça c'est pas de l'efficacité...
Arrivés au départ du sentier, on s'enfile le poulet sous le regard imposant de la montagne qui nous attend.
Le Piton des Neiges, vu d'en bas, avec une lumière pas facile.
Et c'est parti pour une petite marche dans la forêt jusqu'au gîte de la Caverne Dufour, l'étape intermédiaire où dorment les frilleux frileux qui n'ont pas le courage d'aller perdre leurs doigts au sommet.
Pendant la montée, un beau point de vue sur le cirque de Cilaos...
...et la ville de Cilaos au milieu.
Traversée d'un tout petit bout de forêt pas très naturelle.
Arrivés au gîte, on découvre nos premiers radiateurs depuis plusieurs mois, et des grosses marmites pleines de bouillon qui chauffent, et propagent une bonne odeur qui fait bien envie, mais qui ne sont pas pour nous, puisqu'on n'a pas réservé de place au gîte. On se contentera d'un café, qui fait déjà du bien, puis on se casse pour dormir au sommet du Piton des Neiges, comme on l'avait prévu, en laissant les gens frilleux frileux nous prendre pour des fous.
Le soleil n'a pas voulu nous attendre et a décidé de se coucher pendant qu'on était en train de monter, ce qui nous a offert un sacré spectacle, puisque les nuages qui nous entouraient prenaient des teintes magnifiques. Par contre, finir de nuit sans savoir vraiment où poser la tente, c'est devenu un peu flippant quand même... Et on n'a en plus pas pu voir le vrai coucher de soleil du sommet, mais juste les dernières lueurs avant la nuit noir.
Arrivés en haut, on finit par trouver les murs de pierre dont on nous a parlé et qui pourront nous abriter du vent. C'est donc là que l'on plante la tente en croyant perdre nos doigts, puis on saute immédiatement dedans pour se réchauffer. A 4 dans une tente de 3, ça a été relativement vite, surtout qu'on a fait cuire les pâtes à l'intérieur, ce qui n'est sûrement pas très prudent mais qui a quand même fait bien plaisir.
Malgré une nuit vraiment glaciale, on n'a pas eu froid du tout grâce à la tonne de couvertures qu'on avait ramené, et surtout grâce à notre compacité. La preuve qu'il a fait froid: bah le lendemain il y avait de la glace sur la tente, et même encore 500 mètres plus bas quand on est redescendus.
Des gouttes de glace sur la toile de la tente le lendemain matin.
La tente, bien à l'abris du vent (le lendemain matin évidemment puisqu'il faisait nuit quand on est arrivés, donc j'ai pas pu la prendre en photo le soir même).